Destruction de l'ordre des jésuites en france (1762) , commentaire des mémories du président hainault
Commentaire : Président Hainault, Mémoires (1855), l’ordre des Jésuites (1762)
INTRODUCTION
« … Les jésuites… ces hommes qu’on croyait si puissants, si affermis, si redoutables, chassés du premier de ces deux royaumes et détruit dans le second… [Cet] évènement qui n’est, à coups sûr, ni le plus funeste ni le plus grand… n’est peut être ni le moins surprenant ni le moins susceptible de réflexions… ». D’Alembert, « Sur la destruction des Jésuites en France ». De fait, L’arrêt du parlement de Paris en date du 6 août 1762 déclare la « société se disant de Jésus » comme « institut inadmissible par sa nature dans tout État policé, comme contraire au droit naturel, attentatoire à toute autorité spirituelle et temporelle ». Le président Hénault (1685-1770) pose dans ses mémoires sa réflexion sur la suppression de l’ordre. La publication de ses mémoires (1855) nous est rapportée par une note de l’archiviste et bibliothécaire Louis Lacour intitulée « Mémoires du président Hénault écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu, M. le baron de Viguan , dans la Bibliothèque de l’Ecole des Chartes (Revue d'étude critique des matériaux de l'histoire) en 1855. L’archiviste présente Charles-Jean-François Hénault (1685-1770) comme un homme dont la mémoire s’était presque perdue. Elève au collège jésuite Louis le Grand, il se destine à une carrière de prédicateur et entre dans la Congrégation de l’Oratoire puis renonce pour le droit. Il avoue, dans ses mémoires, son « attachement » et la « reconnaissance » pour l’éducation qu’il a reçue chez les Jésuites, où, dit-il « jamais on ne m’a inspiré d’autres principes que le respect pour la religion et pour le Roi ». En 1705, grâce à sa fortune personnelle il devient conseiller au parlement de Paris puis président de la Première chambre des Enquêtes de 1710 à 1731. Celui que l’on appelle dès lors « président Hénault » est un homme célèbre, à la foi