révolution industrielle ( introduction de la machine dans la production ) a modifié de fond en comble les conditions de travail, les rapports entre les hommes, et les rapports des hommes à la nature. Pendant des milliers d'années, l'homme ne s'est servi que d'outils, prolongements directs de son corps et de son intelligence, diversifiant l'usage de ses mains, élargissant son domaine d'activité ( travail du bois, du métal ). Mais le corps demeure encore le moteur de l'outil, alors que la machine utilise comme moteur une autre force que celle du corps humain ( électricité obtenue à partir de la force naturelle des chutes d'eau ). L'homme d'aujourd'hui vit dans un univers de machines, elles règnent sur son travail, et les relations humaines, les loisirs sont aussi mécanisées que le travail ( téléphone, télévision, cinéma ). Et ce n'est pas seulement la matière qui se trouve contrôlée par les sciences et les techniques modernes mais c'est aussi le vivant c'est-à-dire les cellules végétales ou animales et les patrimoines génétiques des organismes vivants qui sont mieux connus et mieux contrôlés voire manipulés. La modernité technique a donc transformé radicalement la condition humaine : d'une part la puissance de l'homme sur la nature et sur sa nature ( son patrimoine génétique, sa procréation, son psychisme puisque nous sommes capables d'agir chimiquement sur le cerveau )est radicalement accrue mais d'autre part l'homme semble désormais séparé du milieu naturel. De même, l'artisan était l'âme de ses outils tandis que l'homme de l'ère industrielle semble dépendant de ses artefacts voire dépassé, dominé de toutes part par le système complexe de ses machines. Serions nous alors devant une figure paradoxale, celle d'un homme au faîte de sa puissance technique et qui en même temps n'a jamais été aussi menacé, dominé, avili