Muriel Darmon, une sociologue, est actuellement chargée de recherche au CNRS dans le Groupe de recherche sur la socialisation à l’université de Lyon. Elle publie un livre, Devenir anorexique. Une approche sociologique. Elle se penchera sur un sujet qui a un énorme impact sur la vie des jeunes filles, l’anorexie. Elle entreprendra une enquête auprès de ces jeunes et rédigera sa thèse sur l’anorexie d’un point de vue sociologique. Ce sujet sera abordé en trois parties distinctes. Tout d’abord, partir d’un diagnostic, par la suite, la carrière anorexique et pour finir, l’espace social de la carrière anorexique.
Dans la première partie de sa thèse, Muriel Darmon évoque l’origine du diagnostic d’anorexie qui émerge à la fin du XIXe siècle. Entre les années 1200 et 1500, on constate que plusieurs femmes n’acceptent pas de s’alimenter et le jeûne devient de plus en plus pratiquer par les femmes. Certaines d’entre elles insinuent qu’elles sont dans l’incapacité de consommer un repas complet, elles se permettaient uniquement de prendre l’eucharistie. Avant la fin du XIXe siècle, une femme à la taille fine était un signe de pauvreté, mais il y aura un changement radical, car la minceur sera portée par les femmes de classes supérieures. À cette époque, les femmes projetaient une image de soi où elles étaient constamment malades. À partir de ce moment, on portait plus attention aux changements que leur corps subissait et à leurs pratiques alimentaires. L’anorexie est surtout présente chez les jeunes filles âgées entre 16 ans et 23 ans qui font partie de la classe moyenne ou supérieure. Celles qui étaient tenues responsable de l’état de ces jeunes filles sont leurs mères, car elles étaient inaptes à préparer les repas.
Pour son étude, Muriel Darmon se rend dans une clinique et un hôpital, pour entreprendre des entretiens avec des jeunes filles anorexiques. Elle rentre dans un univers complètement différent du sien, elle reçoit plusieurs refus, l’empêchant de poursuivre son