Reprise
Politiques de la Mémoire

Les politiques de la mémoire constituent un sujet marqué par une frénesié commémorative à la fin du Xxème siècle et en même temps des guerres de mémoire qui se sont intensifié durant la dernière décénnie (à propos de mai 68, de Vichy, etc). Ma mémoire est un objet politique mais les guerres de mémoire témoignent de la fin du consensus mémoriel sur lesquels s'étaient contruits les Etats-Nations. Tout se situe entre le "trop et le trop peu de mémoire" (Ricoeur). Au terme de ces années d'effervescences mémorielles, on a eu l'impression que le législateur voulait calmer le jeu car deux rapports tentent de canaliser le trop-plein de mémoire (Rapport Accoyer qui préconise la fin du vote de nouvelles lois mémorielles en 2008 et le rapport Kaspi qui préconise le nombre de journées de commémoration à 3). Il semble venu le temps de l'auto-limitation du législateur mais c'est l'exécutif qui semble avoir pris le relais (Lecture de la lettre de Guy Môquet, etc). Les politiques mémorielles continuent d'être au centre de l'actualité,et la découverte d'un poilu de la premiere guerre mondiale très recemment ravive ce devoir de mémoire.

I- Enjeux

A/ Régime d'unité nationale (Yohann Michel) Le premier enjeu a été l'unité national parce que la mémoire est constitutive de la conscience de soi, de l'identé nationale (d'un individu ou d'un groupe). Elle représente un enjeu plus important pour les sociétés modernes parce qu'elles sont nés d'un arrachement révolutionnaire à la tradition, il fallait donc implanter un fort sentiment de cohésion sociale. De là, les politiques de la mémoire, d'abord à travers la contribution des historiens à une "Histoire monumentale" (Nietzsche) et à une histoire tonique (Nora), une mémoire puissamment unanimiste, dévolue à la gloire de la nation (rupture des sociétés modernes avec leur passé). Il existe des monuments, des rituels mémoriels. La commémoration de la prise de la bastille commence dès l'année