Diderot -le mauvais fils puni
C’est dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle que se développent les Salons. Leur compte rendu va donner naissance à la critique d’art. Diderot en est le grand initiateur. Il devient critique grâce à la Correspondance littéraire de Grimm (1753-1790), sorte de magazine littéraire que son ami faisait circuler chez tous les princes européens. C’est une gazette de la vie littéraire et artistique : elle pratique à la fois des comptes rendus d’ouvrages divers, mais fait aussi la part belle " aux faits divers et ragots de la cour et de la ville ". C’est à Diderot et à Grimm qu’il incombe de parler des expositions de peinture. La France prend l’initiative des expositions périodiques sous le nom de " Salons " à partir de 1767. D’abord irrégulières, puis bisannuelles, elles sont réservées aux membres de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture. Les collections sont exposées au Luxembourg, aux Tuileries, aux Galeries du Palais Royal, au Louvre.
Diderot rendra compte en tout de 9 salons qui se tiendront tous les deux ans de 1759 à 1781.
Il faut souligner la situation d’énonciation particulière de la " lettre-Salon ". Ce texte, comme tous les autres salons, est adressé " à mon ami Grimm ". La Correspondance littéraire prend en effet la forme de la " lettre ouverte ", formule qu’on trouve souvent au XVIIIe siècle.
I. Le cadre épistolaire
On note diverses hypostases de Diderot dans le texte : épistolier, descripteur, conteur...
A. Le scripteur et son destinataire
Pour bien comprendre le texte, il faut le lire en corrélation avec Le Fils ingrat avec lequel il forme un diptyque (p. 547-548). Il s’agit de deux esquisses de Greuze, manière qu’apprécie