Au XVIème siècle, certains peuples voient les Colons envahir leurs territoires et leur imposer une civilisation qui n'est pas la leur. C'est ce que Diderot, philosophe des lumières a voulu montrer à travers l'oeuvre, "Supplément au voyage de Bougainville" en 1772.Cet extrait de la deuxième partie "les adieux du vieillard", se présente comme un dialogue entre un vieux tahitien et un européen, Bougainville. Diderot veut dénoncer la décolonisation considéré comme normal pour la grande majorité des Français. L'extrait étudié ici expose le discours d'un homme sage et prend la forme d'un réquisitoire efficace, tout en faisant un éloge des tahitiens. Par quels procédés Diderot dénonce-t-il la colonisation ?

Tout d'abord, Diderot révèle la sagesse du discours du vieillard. Pour cela, l'auteur présente l'homme comme un vieillard extraordinaire au discours structuré. En effet, la stratégie argumentative passe par le fait que c’est un vieux Tahitien qui est le porte parole de tout un peuple. Du fait de son âge, symbole de sagesse, son discours a plus de poids et est donc plus efficace. Il s'agit d'un homme capable de voir ce que les autres ne voient pas; il est clairvoyant. Dans le premier paragraphe, le discours s'adresse aux Tahitiens de la ligne 8 à 17 et dans le second, il s'adresse directement au navigateur Bougainville. Il y a donc une double énonciation. Ainsi, l'un des aspects importants à souligner pour montrer la sagesse dont le tahitien fait preuve est sans doute la structure des phrases. Elles sont aussi courtes et simples dans leur formulation, tandis que la structure du texte prend la forme de phrases juxtaposées ou reliées par des conjonctions de coordination : « Nous suivons le pur instinct de la nature et tu as tenté d'effacer de nos âmes son caractère ». Tout cela donne l'impression que le vieillard est très posé, de même que le vocabulaire qu'il utilise, qui est très mesuré, et ce, malgré son indignation et la tonalité polémique