Diplomatie de crise
Source : CEREMS
La diplomatie est depuis quelques décennies l’objet de recherches et de travaux universitaires variés de grande qualité. De Roger Fisher et William Ury à nos jours, la théorie de la négociation a fait des progrès importants et s’est adaptée au nouveau contexte international de la fin de la Guerre froide.
Les théories de négociation axées sur le jeu bipolaire international et centrées sur la logique des blocs ont été remplacées par d’autres thèses portant sur la multipolarité croissante des relations internationales ainsi que sur la stratégie (souvent) unilatérale de l’hyperpuissance américaine et les réponses à lui apporter.
La chute du mur de Berlin et l’apparition de nouvelles menaces, loin de « la fin de l’Histoire » de Fukuyama, ont permis à la théorie de la négociation de se diversifier, de s’ancrer plus encore dans la réalité et de développer un ensemble d’analyses qu’elle avait eu tendance à écarter au moment de répondre aux enjeux internationaux qui suivirent immédiatement la seconde guerre mondiale.
Ainsi en est-il de la diplomatie de crise, au moins aussi vieille que les théories du Prince de Machiavel, mais qui n’avait jamais réellement fait l’objet d’études théoriques et empiriques approfondies. Ainsi en est-on amené à se demander ce que l’on désigne réellement sous le vocable de « diplomatie de crise ». S’agit-il des différentes stratégies à mettre en œuvre au moment de négocier en situation de crise ? Ou bien d’un type de négociation à part, avec ses propres règles, tactiques et objectifs ?
Revenons rapidement sur la notion même de diplomatie de crise. Et commençons par les définitions.
La diplomatie tout d’abord, est généralement entendue comme la conduite de négociations entre des personnes, des groupes, ou des nations. C’est également et surtout la mise en œuvre de la politique étrangère par l'intermédiaire des diplomates. Nous retiendrons ici cette deuxième définition.
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