Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il demeure cependant un point noir. Tellement « noir » qu’il concerne la pratique de l’esclavage des Noirs dans les colonies. En ce 8 mars 1790, l’Assemblée Constituante vient en effet d’adopter un décret qui maintient l’esclavage. Sans débat, l’Assemblée vient donc de suivre les recommandations des colons blancs, des Noirs affranchis et des mulâtres, tous favorables à l’esclavage. Et puis, les pétitions des villes maritimes ont elles aussi pesé dans cette sinistre décision. Toutefois, sur son banc, un député s’insurge : « Les Droits de l’Homme sont encore bafoués ! » Ce député intrépide et pugnace s’appelle Maximilien Robespierre. Par ailleurs ce décret prévoit également la création d’assemblées coloniales et de ce fait, les problèmes ne vont pas tarder à surgir. Bientôt, la guerre civile éclate en juin 1790 sur l’île de la Martinique puis, le mois suivant, à Saint-Domingue. A Paris, l’on célèbre la Fête de la Fédération... La vie va suivre son cours. Ainsi, sous le soleil des Tropiques, le peuple Noir conservera ses fers... Mai 1791 L’Assemblée, toujours Constituante décrète que, seuls les Noirs libres, nés eux-mêmes de parents libres, auront le droit de vote. Durant la semaine qu’ont duré les débats, Antoine Barnave, très proche des frères Alexandre et Charles Lameth, ceux-là mêmes qui ont d’énormes intérêts financiers dans les colonies, s’est fait le véritable défenseur des esclavagistes et des grands propriétaires coloniaux. Maximilien Robespierre est membre de la Société des amis des Noirs. Il y retrouve notamment Condorcet, l’abbé Grégoire, Jean-Pierre Brissot, rédacteur du « Patriote Français ». Dans cette affaire d’une extrême gravité, même Sieyès vient appuyer le parti des anti-esclavigistes Le 12 mai 1791, devant l’Assemblée, après Grégoire et Lanjuinais, il réclame au minimum l’égalité civile pour ces hommes de couleur, au moins « au nom des droits de l’humanité ». Avec acharnement mais il convient de