Discours de la servitude volontaire, de la boetie
Le Discours de la servitude volontaire fut écrit par La Boétie en 1549 alors qu’il n’avait encore que 18 ans. Ce long discours est un réquisitoire contre la tyrannie qui pose la question de la légitimité de l’autorité sur une population. Il s’agit ici d’un extrait du début de ce discours. Tout d’abord, nous verrons en quoi la domination du tyran est écrasante, puis que le peuple est responsable de ses malheurs, et enfin les caractéristiques humanistes du texte.
I. La domination écrasante du tyran
1) La Boétie compare le tyran à un criminel a A de nombreuses reprises, le roi dont il est question dans le texte est directement comparé à un criminel ce qui est plutôt paradoxal dans la mesure où un roi est censé donner l’exemple à son peuple. Un premier niveau de lecture nous permet de déceler un champ lexical du larcin : D’une part, les verbes « enlever, piller, dévaster, dépouiller »l.2-3 sont employés dans une accumulation qui permet de faire ressortir le caractère criminel du tyran. D’autre part et dans le même but, La Boétie décrit le tyran comme « le larron qui vous pille »l.16 ou le « meurtrier qui vous tue »l.16. (En s’adressant bien sûr à son lecteur, point sur lequel nous parlerons ensuite). Par la récurrence de l’emploi de cette comparaison, La Boétie blâme les pratiques du tyran.
2) Le peuple est affaibli par son dirigeant
Cette simple comparaison ne suffit pas à l’auteur pour exprimer l’oppression du peuple par le tyran. La Boétie explique dans l’antithèse « vous viennent non pas des ennemis mais bien certes, de l’ennemi »l.7 que les malheurs du peuple ne leurs viennent pas des ennemis de guerre mais de « l’ennemi » c'est-à-dire du tyran qui les dirige.
L’expression « qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies »l.5 nous renseigne sur les dégâts subits par le peuple. Cette expression est en fait un procédé de gradation : une amplification progressive de la “largeur”