Dissert andromaque voltaire
Voltaire, un siècle plus tard, dans ses Remarques sur le troisième discours du poème dramatique de Corneille, écrira : «Il y a manifestement deux intrigues dans l’Andromaque de Racine, celle d’Hermione aimée d’Oreste et dédaignée de Pyrrhus, celle d’Andromaque qui voudrait sauver son fils et être fidèle aux mânes d’Hector. Mais ces deux intérêts, ces deux plans sont si heureusement rejoints ensemble que, si la pièce n’était pas un peu affaiblie par quelques scènes de coquetterie et d’amour […], elle serait la première tragédie du théâtre français. »
Voltaire met en évidence la chaîne de passions malheureuses que les deux intrigues de la pièces forment. Mais si pour lui cette structure fatale ne pouvant amener que la catastrophe est l’essence même de la tragédie française, quelques scènes de coquetterie et d’amour viennent entamer la perfection de cette mécanique tragique.
On peut donc se demander en quoi le traitement de Racine vient moderniser le théâtre tragique classique pour faire de sa pièce le reflet de son époque.
Après avoir mis en évidence l’imbrication des deux intrigues en une chaîne d’amours contrariés, nous observerons les marques de coquetteries dénoncées par Voltaire, pour enfin dégager la touche moderne que Racine a donné à son Andromaque.
Pour commencer, posons clairement la chaîne des passions présente dans la pièce, et caractéristique des tragédies françaises : Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui elle reste fidèle à Hector. Le dernier maillon étant mort, il y a impossibilité de résolution.
La première intrigue tournerait autour d’Hermione qui aime sans retour et reproduit ce schéma sur