Les Partis politiques sont-ils nécessaires à la démocratie ? La question du lien qu’entretiennent les notions de p_arti et de démocratie_, et qui serait de l’ordre de la nécessité, implique un détour afin de pouvoir y répondre par des énoncés qui ne se réduisent pas à un seul facteur d’explication. Le point de vue adopté, ici, en ce qui concerne la démocratie, consiste à éviter de réduire " le pouvoir du peuple " aux moyens et forme de son exercice. On s’épargnera, par conséquent, toute discussion abstraite sur la pertinence ou la faisabilité de la démocratie représentative, participative, directe. Le parti pris qui sous-tend les propos exposés conçoit la démocratie comme un moyen essentiel d’émancipation collective et individuelle. Il suppose l’existence ou la création de lieux institués par le peuple en mouvement, donc de forums, d’agora, où par l’échange et la confrontation d’opinions, les classes et couches sociales élaborent des positions, des conceptions, des revendications qui font histoire (1). La démocratie n’est donc pas réductible à sa forme représentative. Pour autant, c’est bien la démocratie parlementaire qui, historiquement, s’est imposée dès la naissance du capitalisme (2). En effet, l’extension du suffrage dit " universel " et la création-extension des partis de masse, puis leur transformation en machines électorales, furent deux phénomènes concomitants qui, se confortant l’un l’autre, ont donné consistance à la démocratie parlementaire avant qu’elle ne soit, elle-même, confisquée par des " exécutifs " dominants qui, eux-mêmes, avec la mondialisation, abandonnent leurs pouvoirs au profit d’instances mondiales sous hégémonie de l’Empire américain. Autrement dit, la domination de la bourgeoisie, comme classe, dans le système capitaliste occidental (3) n’a été rendue possible que par l’octroi d’un droit de parole et de représentativité des classes dominées, selon le rapport de force que celles-ci ont pu imposer mais qui, jamais acquis, peut