Les analyses de la croissance au XXème siècle

I- La croissance équilibrée néoclassique ou croissance déséquilibrée keynésienne ?
Après la 2nd guerre mondiale, la croissance va rapidement effectuer son retour. Si bien que le débat des années 1930 sur la possibilité d’atteindre un équilibre de plein emploi va être remplacé par la question de savoir si le sentier de croissance de l’économie converge vers le point d’équilibre ou non, au niveau maximal de production autorisé par le plein emploi des facteurs. L’opposition théorique entre économistes keynésiens et orthodoxes se déplace de l’existence d’un équilibre statique à celle d’un équilibre dynamique. Mais, sous une forme nouvelle, c’est encore la capacité des mécanismes de marché à réguler l’économie qui est en jeu.
1. La croissance déséquilibrée des postkeynésiens
Ce sont les économistes keynésiens qui ont abordé en premier le problème de l’instabilité de la croissance. a) La modélisation keynésienne de la croissance
Les premiers modèles : ceux de Harrod et de Domar.
Roy Forbes Harrod (1900-1978)
1948, dans « Toward a Dynamic Economics », il formule l’un des premiers modèles keynésiens de croissance. Il envisage la possibilité de sous-emploi dans la croissance car il faut différencier 3 taux de croissance :
1) taux de croissance effectif g : correspond à celui qui se réalise réellement. Il dépend du rapport entre l’épargne constatée et le coefficient de capital : cette égalité est nommée équation fondamentale de la croissance. g le taux de croissance : g = s/v v : le coefficient de capital : rapport entre le capital fixe et le montant de la production. Part du capital dans la production. Il exprime l’état de la technologie.
2) le taux de croissance garanti (justifié) gw : il assure l’équilibre entre l’épargne et l’investissement. L’investissement résulte des anticipations des entrepreneurs et il est rare qu’il corresponde exactement à l’épargne qui dépend du revenu. Harrod le définit comme «