Dissert
Trois amis Mexicains l'accompagnent dans cette aventure clandestine qui, chaque année, mène des centaines de jeunes, étrangers ou mexicains, sur les terres ancestrales des indiens Wixarika (Huichols en français). Cette zone reculée de l'Etat de San Luis Potosi est devenue un lieu célèbre de pèlerinage mystique dès la fin des années 1970.
Rien n'arrête les touristes. Ni les chemins peu balisés, ni les panneaux métalliques rouillés qui rappellent que "l'extraction et le trafic de peyotl sont un délit fédéral", ni même les "guides" de la zone qui les assaillent à voix basse pour les accompagner.
"As-tu déjà trouvé de l'or?", crie Gisele Beker, qui s'inquiète de ne pas trouver le petit cactus verdâtre et sans épines contenant de la mescaline, un puissant hallucinogène.
Son ami César lui rappelle le dicton : "Tu ne trouves pas le peyotl, c'est lui qui te trouve". Peu après, le précieux cactus est débusqué et les rites peuvent commencer.
Ils demandent alors solennellement au désert de Wirikuta, où les Huichols pensent que l'univers a été créé, la permission de consommer le cactus, puis font une offrande à la plante et l'aspergent d'eau. Ensuite, ils mâchent ses quartiers, un acte uniquement autorisé pour les rites Huichols au Mexique.
"C'est comme un fruit, charnu mais très amer", décrit Gisèle. Pour les Huichols, le peyotl est un produit sacré, il leur permet de communiquer avec les dieux.
Eliana mordille son peyotl: "C'est comme si tu t'enfonçais dans ton esprit, dans ton âme, c'est un moment seul à seul entre le désert et toi", révèle-t-elle. Elle marque une pause et confie, dans un sourire : "J'aime voyager dans mes pensées."
Le respect de la plante sacrée
Chris Biddle, un