Dissertation corrig e La PdC mauvaise foi
On a traditionnellement vu en Mme de Clèves une sorte d'héroïne de la sincérité, alors qu'une étude attentive du texte permet de montrer qu'elle fait souvent preuve de mauvaise foi, et même qu'il lui arrive de faire des déclarations mensongères ou à tout le moins semi-mensongères (…) S'il perd ainsi son auréole, le personnage y gagne en vérité humaine.
René Pommier, Etudes sur la princesse de Clèves, avant-propos, site de René Pommier.
Dans le roman « La Princesse de Clèves », Madame de Lafayette met en scène un épisode qui a pu paraître invraisemblable à l’époque. Il s’agit bien entendu de l’aveu de Madame de Clèves à son mari, et cette scène centrale est censée manifester la bonne foi désespérée de la Princesse, dont la vertu et l’authenticité détonent par rapport à la cour d’Henri II, hypocrite et sournoise. En effet, Madame de Clèves semble représenter un modèle de pureté au milieu d’une cour où règnent les aventures galantes, les apparences et le mensonge. Néanmoins, René Pommier dénonce le comportement de Madame de Clèves qu’il ne juge pas si honnête et vraie qu’une certaine tradition critique a bien voulu le faire croire. « On a traditionnellement vu en Mme de Clèves une sorte d'héroïne de la sincérité, alors qu'une étude attentive du texte permet de montrer qu'elle fait souvent preuve de mauvaise foi, et même qu'il lui arrive de faire des déclarations mensongères ou à tout le moins semi-mensongères (…) S'il perd ainsi son auréole, le personnage y gagne en vérité humaine. » La structure de cette affirmation se divise en trois parties, qui progressives, démontent les mécanismes du comportement de la Princesse. Tout d’abord, on a l’opinion de la critique traditionnelle sur la pureté et la vertu ; puis, Pommier expose un renversement de point de vue, généré par une herméneutique attentive des textes eux-mêmes : il y oppose le mensonge à la sincérité : il utilise une gradation avec « mauvaise foi », qui est