Dissertation de philo : faut-il désirer l'impossible ?
Il est dans la nature de l'homme de toujours se dépasser, d'aller au delà- de ce qu'il est, de toujours repousser les limites, il veut tendre vers l’impossible. Or tendre vers l'impossible c'est s'en approcher le plus possible ; c'est tout mettre en oeuvre pour satisfaire l'inaccessible, et d’après Leibniz, le désir est l’inquiétude produite par l’absence d’une chose qui procurerait du plaisir, c'est-à-dire que désirer est une force qui me fait tendre vers un objet que je sais ou imagine être source de satisfaction. Alors, si je fais tout pour réaliser mes désirs, est-il raisonnable de désirer l’impossible ?
La formulation de la question met en opposition le désir de l'homme, qui est la plupart du temps un sentiment conscient, et l'impossible, qui désigne ce qui ne peut être réel, ni réalisable. Il désigne donc ce qui est inaccessible. Or tout désir vise la réalisation d'un événement. Donc ne vais-je pas souffrir de l’échec de la réalisation de mon désir ?
S’il est déraisonnable de s’en tenir au possible, alors il faut désirer l’impossible. D’après Descartes et les sagesses antiques (épicuriens et stoïciens), réduire le désir à une volonté raisonnable ou aux besoins, ce n’est plus vraiment un désir. Dès lors, le seul vrai désir est celui de l’impossible.
D’après Epicure, le « désir moteur » permet de désirer l’impossible, c'est-à-dire ne pas se contenter de ce qui est, et donc de chercher à se surpasser. Désirer l’impossible, c’est pouvoir se transformer, tendre vers l’infini, c’est grâce à ceci que les hommes ont pu évoluer et continuent aujourd’hui d’évoluer, par exemple avec la conquête de l’espace. Par définition, l’espace est infini, donc impossible conquérir, donc la conquête de l’espace est un désir impossible, mais c’est grâce à ceci que, par exemple, l’homme a marché sur la Lune. Le désir de l’impossible ne permet pas d’atteindre l’impossible, mais de tendre vers la perfection. Chez l’homme, l’utopie est