Histoire des institutions politiques, séance 6 : « la monarchie contestée : les monarchomaques et les guerres de religions ».

Dissertation : « est-il permis de tuer le roi ? »
A partir de 1562, en France les catholiques s’opposent aux protestants dans des guerres civiles appelées « guerres de religions ». Ces guerres vont donner lieu à une abondante littérature anti-absolutiste, portée par des auteurs « monarchomaques ». Initialement, la littérature monarchomaque est celle de penseurs calvinistes, protestants et qui dénoncent la dérive de la monarchie vers la tyrannie telle qu’elle s’est manifestée lors du massacre de la Saint Barthélemy, le 24 aout 1572. Il est la conséquence des déchirements militaires et civils de la noblesse française entre catholiques et protestants et à conduit au massacre des protestants à Paris ainsi que dans des villes de provinces. Quelques années plus tard, face à un monarque incapable de mettre fin à l’hérésie, les catholiques formulent à leur tour une série de thèses, inspirées de la pensée protestante, allant dans le sens de la limitation du pouvoir royal. Pour les catholiques, le tyrannicide, fait de tuer le roi est même justifié si celui-ci abuse de son pouvoir. Les penseurs monarchomaques, protestants ou catholiques s’inscrivent donc dans une même dynamique, celle de l’antiabsolutisme, bien que la plupart des historiens constatent une plus grande radicalité chez les catholiques. Comment s’organise l’antiabsolutisme ? Il faudra d’abord étudier la théorie du contrat chez les monarchomaques (I) avant d’étudier le tyrannicide catholique (II).

I. Le contrat chez les monarchomaques.
Le mouvement monarchomaque trouve son origine dans les guerres de religions qui ensanglantent la France au XVIème siècle et plus précisément en 1572 lors de la Saint Barthélémy ou les protestants sont massacrés. Désormais le roi est considéré comme un tyran et cela va donner naissance à une vive contestation de la monarchie absolue assimilé à