Courir après la richesse est certainement le sport qui a été le plus pratiqué à travers les siècles, avec plus ou moins de succès. Les champions de cette discipline ont toujours été admirés, enviés ou méprisés. Chaque époque, chaque culture a réfléchi et porté un jugement sur cette préoccupation, souvent désordonnée, qui habite les humains. On a réfléchi soit pour parvenir à une sagesse devant cette réalité si présente à la vie humaine, soit pour inventer des moyens de plus en plus efficaces pour atteindre le but.

À titre d’exemple, parlons brièvement d’Aristote, ce philosophe grec du IVe siècle avant Jésus-Christ dont l’œuvre a profondément marqué la philosophie et la théologie chrétienne du Moyen Âge et a notamment nourri la réflexion du grand Thomas d’Aquin.
Aristote explique qu’il existe plusieurs manières d’exercer l’art d’acquérir des richesses et qu’elles n’ont pas toutes la même valeur. En effet, parmi toutes les choses que nous appelons richesses, un seul ensemble porte véritablement ce nom. La vraie richesse est celle qui assure la subsistance nécessaire ou utile à la famille ou à la cité.
Pour Aristote, cette richesse n’est rien d’autre qu’un certain nombre d’instruments utilisés pour parvenir à sa fin, qui est la vie heureuse. Si on admet que là est le but de la vraie richesse, la quantité de celle-ci n’est pas illimitée, mais comporte une mesure. Aristote affirme que cette mesure est la satisfaction des besoins; quand cette dernière est atteinte, il n’y a plus à courir pour augmenter la quantité des biens.
Cette manière de pratiquer la chrématistique (l’art d’acquérir des richesses) est, pour Aristote, la seule qui soit légitime et naturelle. En lien avec celle-ci, le philosophe nous présente une autre manière de faire usage des biens.
Nos besoins

Chaque bien dont nous sommes propriétaires peut être utilisé de deux manières différentes: soit selon son usage propre, par exemple une chaussure que l’on se met au pied, soit selon un usage qui