Pendant l’antiquité, le théâtre était le divertissement le plus populaire. A cette époque, la tragédie était considérée comme le genre majeur par rapport à la comédie, comme l’a édicté Aristote dans son Art Poétique. Au fil du temps, les différents dramaturges, qu’ils soient auteurs de tragédies ou de comédies, ont repris ces règles. Ce n’est qu’à partir du XVIIème siècle que le théâtre connaît ses premières évolutions majeures : l’apparition du théâtre classique, Corneille et Racine pour la tragédie, Molière pour la comédie. Cette nouveauté ne va pourtant pas perdurer, puisqu’au XVIIIème siècle, des auteurs comme Marivaux ou Beaumarchais détournent les règles alors mises en place. Depuis, de nouveaux genres théâtraux ont fait leur apparition, comme le drame romantique au XIXème siècle grâce, notamment, à Victor Hugo. Malgré toutes ces règles, le théâtre a souvent été un lieu privilégié permettant aux divers dramaturges d’exprimer leurs opinions sur un thème choisi. Dans sa citation de la préface de Lucrèce Borgia, Hugo, en affirmant que le théâtre est « une tribune », « une chaire », fait du théâtre un projet d’expression publique dans le but de faire entendre des idées et provoquer le débat sur un thème (en référence à la chaire universitaire), un moyen de défendre des idées politiques, sociales ou humaines (connoté par le terme de « tribune »), pouvant aller jusqu’au religieux (le terme « chaire » désignant aussi la tribune, dans une église d’où le prédicateur s’exprime). Ainsi on peut se demander si le fait de jouer facilite l’expression et la défense d’idées pour un dramaturge. Pour cela nous verrons dans un premier temps que le théâtre peut être un lieu de débat à travers les différents personnages et leurs idées respectives, mais aussi que ces opinions peuvent ne pas être prises au sérieux ou mal interprétées par les spectateurs. Ces éléments nous permettrons de voir que ce genre reste tout à la fois un divertissement et surtout le lieu privilégié pour