Doit-on considérer le conflit comme un aboutissement ?

Dans sa Poétique, Aristote définit le théâtre comme « mimesis », c’est-à-dire représentation, imitation de la réalité. Dans cette perspective, le théâtre serait une reproduction de la réalité exacte de la vie courante. On s’aperçoit que la vie quotidienne est emplie de tiraillements, de lutte contre le pouvoir. Le théâtre montre des préoccupations qui inquiètent et occupent tout homme. Une pièce de théâtre peut-elle ne pas reposer sur un conflit mis en avant ? Dans un premier temps nous montrerons que le théâtre est essentiellement constitué de conflit, pour ensuite montrer l’originalité du langage théâtral qui est au service de l'expression des rapports humains et qu’on peut donc sortir de cette querelle.

Au XVIIème siècle, pour être reconnu, le théâtre devait être vraisemblable. Le dramaturge se devait de représenter des personnages et des intrigues crédibles afin que le spectateur puisse entrer dans la pièce et s’identifier aux personnages mis en scène. Cette exigence se retrouve dans le théâtre des siècles à venir. Il peint des sentiments que chaque être peut évoquer dans sa vie quotidienne, des sentiments dès lors banals qui peuvent se traduire en désaccord entre deux personnages. Ainsi, nombreuses sont les pièces qui parlent de bataille, de discorde ou encore de différend, dans le but d’épouser celle qu’on aime, ou bien d’hériter d’une richesse. Dans Œdipe Roi de Sophocle, Œdipe tue son père pour épouser sa mère, une opposition un peu loin de la réalité mais qui s’avère être vraie, elle a été mise en scène et le conflit s’est donc imposé dans le scénario. Sophocle use d’un élément perturbateur pour lancer une histoire, afin de ne pas en faire une œuvre sans logique, d’autant plus banale. On reconnait grâce à cette mise en scène usant la discorde, les erreurs absurdes de la société et le manque de raisonnement. Nous prendrons aussi l’exemple de Molière qui pour Les fourberies de Scapin, utilise