Dissertation guerre froide
GUERRE ET VIOLENCE
L'ENTREPRISE DE DÉSHUMANISATION
Essai :
“Entre les bourreaux inhumains et les victimes déshumanisées, la littérature peut-elle reconstruire une humanité ?”
L’Homme étant belliqueux par nature, la guerre et les combats ont toujours fait partie de l’Histoire. En effet, le premier grand texte de la littérature européenne, L’Iliade de
Homère, est ainsi le récit de la guerre opposant les Grecs et les Troyens. Néanmoins, la guerre connaît …afficher plus de contenu…
Aussi, nous pouvons nous intéresser à David Gakunzi, auteur d’origine burundaise, pays voisin du Rwanda, qui, dans son ouvrage La Règle du jeu, traite de l’idéologie du genocide qui a conduit au massacre de près de 800 000 Tutsi au Rwanda.
Il révèle au lecteur à quel point cette idéologie déshumanise le groupe cible (« négation de l’humanité des Tutsi ») tout en faisant perdre leur humanité aux génocidaires (« l’humanité a déserté son souffle »). L’auteur montre que l’idéologie l’emporte sur l’humanité, elle rend la haine (« l’assujettir à la haine », « exalter la rage ») plus forte que la raison (« corrompre la raison », « annihiler toute velléité de libre arbitre »). Ainsi, l’auteur, en mettant en lumière cette idéologie et cette déshumanisation, espère que les lecteurs réaliseront l’horreur de …afficher plus de contenu…
Or, selon Imre Kertész : « Après
Auschwitz, on ne peut écrire que de la fiction. Mais pas de la fiction réaliste. Écrire un roman réaliste sur Auschwitz me semble impossible et je souhaite que cela ne devienne jamais un genre littéraire. » Pour Kertész, il faut « écrire un roman qui blesse le lecteur. » En effet,
« écrire un témoignage brut est impossible car toujours faux. Écrire un roman qui ne blesserait pas le lecteur serait honteux. Moi, ma technique tend vers cela. Je lui épargne les pires atrocités, mais je veux le blesser quand même. » C’est le cas aussi de Primo Levi