Dissertation sur l’œuvre théâtrale

La représentation d'une œuvre théâtrale est une création collective et incarnée. Une fois écrite, la pièce échappe à son auteur et ne lui appartient plus. Dans cette création collective, les accessoires, les décors et les costumes jouent un rôle important et les dramaturges eux-mêmes y accordent une attention particulière.
Certes, il faut rester fidèle aux directives de l'auteur, mais le théâtre, par sa nature, autorise, et peut même exiger, des entorses à la fidélité absolue. Donc pour moi, il s'agit de savoir si le metteur en scène doit respecter ses indications ou si il peut se donner une certaine liberté. Une mise en scène réussie doit satisfaire les trois « créateurs » d'une pièce : l'auteur, le metteur en scène et le public. J'exposerai donc dans un premier temps mon idée qu'en effet le metteur en scène doit tenir compte à la lettre des indications de l'auteur et dans un seconde temps, que le metteur en scène peut s'autoriser une certaine liberté et par conséquent mettre sa touche personnelle dans la représentation théâtrale.

L'auteur est le créateur premier, le mieux placé pour savoir comment servir au mieux la pièce. Je pense que ne pas suivre ses indications, c'est risquer de la dénaturer.
Si le metteur en scène ne tient pas compte des didascalies, il ampute l'œuvre. Ainsi dans Ruy Blas, Dom Juan et Sganarelle, au début de l'acte III de la comédie de Molière sont habillés l'un en médecin, l'autre en habit de campagne ; si Sganarelle n'est pas en médecin, il ne peut plus prétendre parler sous l'influence de son habit de médecin (« Cet habit me donne de l'esprit ») et on perd toute l'intention de Molière.
L'objet est un élément de la pièce à part entière, il fait partie du texte. Le théâtre du XVII ème siècle comporte très peu de didascalies. Plus tard, elles se multiplient d'abord avec Hugo, puis au XXème siècle avec Beckett, pensent que les éléments concrets enrichissent la pièce.
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