Dissertations
Etre esclave de ses désirs est celui qui s’y soumet sans lutter et donc qui les satisfait. En effet à première vue, l’homme ne peut aller à l’encontre de ses désirs. Pour l’opinion commune, le désir prend le dessus sur notre volonté ou notre conscience. Si une personne désire une glace au chocolat, elle va tout faire pour satisfaire ce désir. Mais est-ce le cas pour tous nos désirs ? Car si une personne désire une voiture hors de ses moyens pourrait-elle réaliser ce désir ? Pour traiter ce problème, nous commencerons à examiner dans un premier temps pour quelle raison le désir semble d’abord indissociable avec l’idée d’esclavage. Et dans un deuxième temps, nous verrons que pour atteindre la liberté, il faut savoir limiter ses désirs.
Dans un premier temps, il semble impossible que l’homme puisse suivre ses désirs et être en même temps esclave de ses désirs. Il suffit de définir les concepts de désir et d’esclavage pour constater qu’ils s’opposent. Le désir désigne toute « envie » quels que soit son objet ou son intensité. L’esclavage c’est une soumission, c’est quand une personne obéit contre son propre intérêt.
On voit donc que les concepts de désir et de liberté paraissent incompatibles : il n’est pas possible de suivre tous ses désirs et d’être en même temps esclave de ses désirs. Pour l’opinion commune, satisfaire tous ses désirs consiste simplement à les suivre et à ne pas les refreiner. Mais en suivant cette logique c’est-à-dire en refusant de lutter contre eux, on devient esclave de ses désirs car il y a soumission, puisqu’on ne parvient pas à agir sur nos pulsions et qu’on les satisfait. Tel que le dit Baruch Spinoza « l’individu entraîné par une concupiscence personnelle au point de ne plus rien voir ni faire de ce qu’exige son intérêt authentique est soumis au pire des esclavages » : quand quelqu’un suit des désirs qui lui nuisent, il est esclave de ses désirs. Pour Spinoza, être esclave c’est obéir