Dissertes téléchargées
R.Barthes: « La littérature représente un monde fini, le texte figure l'infini du langage: sans savoir, sans raison, sans intelligence »
Barthes concentre ici son analyse sur la littérature, le texte et le langage qui semblent être trois instances à la fois distinctes et reliées. « La littérature représente un monde fini, le texte figure l'infini du langage ».
Il fait donc, de prime abord, une distinction reposant sur les deux verbes représenter et figurer. Dans le Petit Larousse, représenter signifie figurer, reproduire par un moyen artistique ou un autre procédé; décrire, évoquer par le langage artistique. Quant à figurer, il correspond au fait de représenter, symboliser par un signe conventionnel. En cela, la littérature est un concept complexe reposant sur la figuration, la représentation d'un langage, lui-même figuré par le texte. Or, le rythme binaire de la phrase renvoie à la fois à un équilibre, au sens où tout est connecté, mais aussi à une opposition. En effet, l'un semble être clos, « fini », enfermé dans des représentations qui ne laissent que peu de place à des nouveautés, tandis que le second, c'est-à-dire le texte, paraît être l'élément libérateur des contraintes imposées par la littérature, et ce, grâce au langage. Serait-ce ici une critique visant à dénoncer des pratiques trop conventionnelles qui bloquent la liberté du langage? Toujours est-il que la clef de tout cet encadrement s'avère être, pour l'auteur, le langage. Il s'agit d'un système de signes articulé sur trois niveaux (syntaxique, morphologique et phonétique) pouvant aboutir à l'élaboration d'une infinité d'énoncés. Il est à distinguer de la langue (forme théorique d'un langage, d'un système de signes, constituée d'une grammaire et d'un lexique) et de la parole qui est la langue telle qu'elle est utilisée dans le discours. Ainsi, le texte est l'expression de l'infinité du langage qui repose sur un système complexe de signes, plus ou moins élaboré en