Introduction

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, apparaît un mouvement poétique, le Parnasse. Ses précurseurs comme Théophile Gautier donnent alors une place prépondérante à la création poétique, à la recherche formelle dans le but de plaire, d'atteindre la perfection et de non de servir une cause, puisque selon Gautier : "Tout ce qui est utile est laid." Le goût pour la forme est donc très prononcé, et les poètes parnassiens utilisent les rythmes, les sonorités et d'autres procédés poétiques pour que leurs poèmes soient esthétiques. C'est pourquoi Verlaine, poète symboliste, héritier du Parnasse, déclare dans son Art poétique : "De la musique avant toute chose." On peut alors s'interroger sur ce vers : doit-on privilégier la forme ou le contenu en poésie ? D'une part, la forme semble importante, car elle définit la notion même de genre poétique. D'autre part, la poésie est une arme, son contenu doit donc être favorisé.

I – À priori il faut privilégier la forme

A - Un emploi particulier de la langue

Le fondement de la poésie repose sur un usage du langage différent du quotidien : travail des mots, de la musicalité des phrases... Exemple : Homère, L'Iliade et L'Odyssée (VIIIe siècle avant J.-C.) → l'aède compose des chants en vers et sature son texte d'images poétiques comme l'"aurore aux doigts de rose".

B - La forme, moyen privilégié d'expressivité

La forme (rythmes et sonorités) permet le mieux au poète de suggérer ses impressions, ses sensations. Elle renferme son lyrisme, mot dérivé de la lyre, instrument de musique, d'où l'importance de la musicalité des vers. Cf. Chateaubriand : "La poésie, c'est le chant intérieur." Exemple : Eluard, Capitale de la douleur (1926), La Courbe de tes yeux : allitération en [s] pour exprimer le bonheur du poète, quasi-absence de ponctuation = envolée du poète dont la voix ne s'arrête plus.

C - La forme au service de l'esthétisme

La forme permet à la poésie de réaliser son objectif : l'esthétisme. On