Dom Juan, Molière

Acte I, scène 1

Introduction :

A la fin de l’année 1664, Molière, dont le Tartuffe vient d’être censuré, décide d’écrire Dom Juan. Il reprend une histoire bien connue du public du XVII ème siècle : celle d’un personnage espagnol baroque et excessif, libre penseur, dont il se fait le porte parole de critiques de la compagnie du Saint-Sacrement, en cette période classique, règne de « l’honnête Homme ». L’extrait soumis à notre attention s’inscrit dans la scène d’exposition qui présente action et personnages : les deux valets se nomment l’un l’autre, le nom des personnages suffit à nommer une contrée espagnole, la Sicile. Enfin nous prenons connaissance du conflit de l’action : Dom Juan a enlevé Done Elvire afin de l’épouser puis de disparaître. Nous verrons comment Sganarelle qui réprouve cette conduite décrit son maître (accroissement ainsi que la tension dramatique autour de l’apparition du personnage éponyme) et comment indirectement il se décrit lui-même, tout en annonçant le dénouement de l’intrigue.

I- Le portrait de Dom Juan A- L’impiété
B- Le mariage, l’illustration
C- Dom Juan, le libertin II- Un portrait indirect

A- Les traits de Sganarelle
B- Sganarelle avoue une obscure fascination pour son maître
C- Connivence entre les deux hommes

I- A-
Sganarelle met en avant l’impiété de son maître à travers une accumulation : « un diable, un Turc, un hérétique ». Le diable représente l’ange déchu qui entraîne une grande séduction ce qui implique le cynisme, la duplicité. Il incarne l’orgueil humain qui refuse sa condition trop humble. Le Turc représente l’ennemi du chrétien : le barbare. Et l’hérétique est celui qui soutient une critique contraire à la religion.
Sganarelle utile le champ lexical de l’animalité de son maître : « chien », « pourceau », « bête brute », « enragé », ce qui représente le fait de errer.

B-
Dom Juan veut épouser n’importe qui « dame, damoiselle, bourgeoise,