Dom juan, tirade d'un libertin
I ) La stratégie argumentative de Dom Juan
1)Une technique oratoire argumentée et organisée
Tout d'abord, Dom Juan s'exprime de manière raffinée, subtile, face à Sganarelle qui s'exprime maladroitement. Une forme de manipulation de Sganarelle est engendrée. Sa tirade a une progression logique dans laquelle il expose sa thèse en premier lieu («La belle chose de vouloir se piquer d’un faux honneur d’être fidèle[…]»), puis s'appuie sur plusieurs arguments pour la défendre. Il se présente comme un homme généreux qui ne fait qu'obéir aux lois de la nature. Selon lui, aimer toute femme est un devoir. Il leur accorde («les justes prétentions qu'elles ont dans nos cœurs»). Il s'agit d'un alibi de perversité. Il légitime ses actes à travers un langage juridique, comme par exemple «le droit de», «n'engage point mon âme à faire injustice aux autres», «rend à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige». A l'aide d'un procédé de gradation celui-ci nous persuade de la nécessité d'être inconstant. Il utilise en effet à plusieurs reprises le pronom indéfini «on» et personnel «nous» pour généraliser ses actes et les rendre moins condamnables : «qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend», «qu'on renonce au monde pour lui», «qu'on n'ait plus d'yeux pour personne», «les belles ont droit de nous charmer». Il en vient finalement à parler à la première personne allant jusqu'à se comparer à un grand conquérant. Il emploie aussi de nombreuses phrases exclamatives, interrogatives pour impliquer le destinataire: «quoi ?», «tu veux qu'on se lie […] pour personne?», «la belle chose[...] frapper les yeux!» .
2) Une parole illustrée
Dom Juan illustre ses propos à travers de nombreuses images comme lorsqu'il compare la fidélité à la mort (l.136-140). Lorsqu'il parle des femmes, il les associe à des objets : «je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable». Il utilise