Dom juan : i, 2 l’éloge de l’inconstance
Dom Juan déroule, dans se tirade, les arguments qui servent à louer l’infidélité: c’est un éloge de l’inconstance. Cela se traduit dans l’usage que Molière fait de l’hyperbole dans l’ensemble de la tirade. Par exemple, Dom Juan dit : « Et si j’en avais mille (des cœurs), je les donnerai tous ». L’hyperbole transmet bien au spectateur la démesure du caractère adultère de Dom Juan. En outre, l’enthousiasme de Dom Juan sert également à cacher l’immoralité de son éloge de l’infidélité. Dom Juan suggère qu’il est généreux, qu’il a du cœur et même des cœurs alors qu’en réalité, il veut dire qu’il est volage. L’hyperbole du type « toutes les belles ont le drot de nous charmer » sont autant d’arguments qui défendent la valeur méconnue de l’infidélité. La tirade est un éloge de l’inconstance qui ne peut que choquer Sganarelle et le spectateur.
II. Le caractère de l’éloge.
En effet, cet éloge est paradoxal comme celui que Sganarelle prononce au sujet du tabac lors de la scène d’exposition. L’éloge paradoxal est un genre de texte. Cela signifie que DJ ensence ce qui est jugé indigne par la société. La valeur de la fidélité est honnie par DJ qui, en tant que libertin, lui préfère la frivolité amoureuse. Le caractère paradoxal (ou ambivalent ou ambigu) de l’éloge apparaît dans l’oxymore « douce violence ». Dans cet exemple, « douce » s’oppose à « violence » pour exprimer la nature perverse de DJ qui se plaît à faire souffrir les femmes en les séduisant. L’adjectif « douce » atténue l’immoralité de la violente idée qu’exprime DJ : c’est un plaisir de manipuler autrui et c’est le seul plaisir de l’amour.
III. Les arguments de DJ
Dans ces conditions, DJ apparaît comme un libertin qui défend avec maestria ses idées subversives. Il déploie tous les ressorts de l’art oratoire pour convaincre Sganarelle et le spectateur de sa doctrine du libre amour. Cela est manifeste dans la comparaison qui clôt