Lecture analytique des scènes 5 et 6 de l’acte V de Dom Juan Introduction - Molière est un grand auteur de théâtre du 17ème siècle qui s’est illustré tout particulièrement dans la comédie. C’était aussi un grand metteur en scène et un grand acteur. - Dom Juan est une pièce créée en 1665. Molière reprend un personnage en vogue au 17ème siècle. Il s’attaque à l’hypocrisie des libertins, ce qui devrait être très bien vu par les religieux de l’époque. Mais la pièce est souvent étonnante dans sa construction et ambiguë dans son message - Situation de l’extrait : Les scènes 5 et 6 de l’acte V constituent le dénouement. Dans l’acte V, Dom Juan cultive un nouveau vice : l’hypocrisie, Pour Sganarelle, c’est « le comble de l’abomination », mais Dom Juan continue à défier le ciel : « si le ciel me donne un avis il faut qu’il parle un peu plus clairement » - Lecture du texte - Problématique : Comme il s’agit du dénouement, on peut se poser la question de savoir quel est le mot de la fin et si la morale est sauve. - Plan : Nous verrons d’abord comment se manifeste et s’exprime le ciel (c’est à dire le surnaturel, la transcendance ou Dieu). Dans un deuxième temps nous étudierons les réactions de Dom Juan et de Sganarelle. Développement I) Les manifestations du ciel 1) Le surnaturel représenté sur scène. - L’existence du ciel, c’est-à-dire de Dieu, prend dans cette scène le caractère d’une évidence, tout du moins scénique : ce ne sont pas les personnages qui en parlent ce sont les didascalies qui l’inscrive dans l’univers théâtral. En effet, dans la scène 5, le spectre fait partie de la liste des personnages et la didascalie mentionne ses mouvements ou ses métamorphoses : « le spectre change de figure » (ligne 9), « le spectre s’envole » (ligne 13). Dans la scène 6, la statue parle, et la terre s’entrouvre pour engloutir le personnage. Le matérialisme et le rationalisme de Dom Juan sont donc démentis par la « réalité » (du moins la réalité théâtrale) - On peut parler (au sens