Dominique de guzman
Malgré l’extrême amplitude du panthéon chrétien, il peut arriver que certains hommes ou femmes, à qui l’Église romaine a décerné le titre de saints, se démarquent plus que les autres. Pourtant, en fouillant un peu, on remarque que plus l’on croyait savoir sur un sujet, moins on en sait. Ainsi, saint Dominique est pour la plupart des gens justement ça, un saint : une icône chrétienne parmi tant d’autres, un nom appris par cœur durant la petite école, une date à retenir sur le calendrier… un homme ? Ah! ça non ! C’est un saint, quand même !
Mis à part un saint, une date, un nom et peut-être même une cantine ou deux, saint Dominique fut un homme, pieux certes, mais un homme dont les actions furent assez marquantes pour l’avoir hissé au range de la sainteté et laissé des traces dans notre culture populaire. En remontant le cours de sa vie et du contexte historique dans lequel a évolué, nous verrons alors le véritable héritage qu’il a véritablement légué au monde occidental.
DOMINIQUE DE GUZMAN
(v.1170-1221)
AVANT-PROPOS
Il existe aujourd’hui un nombre surprenant de documentation concernant la vie de Dominique de Guzman, fondateur de l’ordre des Frères prêcheurs (surnommés aujourd’hui les dominicains) et canonisé saint Dominique dès 1233. Pourtant, il est important d’avertir le lecteur quant à la neutralité et à la justesse des renseignements conservés à propos de saint Dominique, non seulement par l’époque reculée dans laquelle il vécu, soit de la fin du XIIe jusqu’au début du XIIIe, mais aussi par les vecteurs de transmission de son histoire, soit l’institution catholique. Contrairement à son contemporain François d’Assise, Dominique de Guzman n’a laissé aucun document écrit de sa propre main pour la prospérité, c’est donc par des archives officielles et par la voix des religieux qui l’ont fréquenté, notamment son successeur à la tête de l’Ordre Jourdain de Saxe, que les détails de son histoire nous sont parvenus jusqu’à aujourd’hui. Il se