Don juan, molière, acte 1 scène 1
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Ce texte est la scène d’exposition de Don Juan de Molière. Molière, auteur de nombreuses pièces de théâtre au XVII° siècle, est classé parmi les représentants du classicisme. Le classicisme se caractérise par l’importance donnée à la clarté, la raison, la mesure, les codes et la morale, ainsi que l’imitation des Anciens et la fréquente référence à l’Antiquité. Molière choisit de représenter la morale sur scène mais préfère à la tragédie, la comédie, qui permet une critique des mœurs et travers de son temps. Don Juan, qui est joué pour la première fois en 1665, connaît un succès considérable jusqu’à ce qu’il soit secrètement interdit par le roi sous la pression des dévots qui venaient de faire interdire Tartuffe. En effet, cette pièce, qui reprend un sujet à la mode déjà illustré par l’espagnol Tirso de Molina, est une tragi-comédie qui raconte la vie dissolue d’un libertin. Si Molière est considéré comme un classique, Don Juan est néanmoins une pièce d’un genre hybride, une tragi-comédie, qui fait plus d’une entorse aux règles classiques, ainsi elle refuse la règle des trois unités, est écrite en prose, se finit mal ce qui est contraire au code de la comédie et mélange les registres. De plus, le héros est plutôt un représentant du mouvement baroque, de par son inconstance et ses tromperies, son jeu avec les apparences et sa capacité d’illusionner ceux qui l’entourent.
I- Portrait du maître libertin par le valet
1/Libertin d'esprit
Comme l’a montré son portrait, Don Juan est un impie; plusieurs termes de l’énumération renvoient à l’absence de sentiments religieux catholiques: « Turc » ( païen, musulman ), « hérétique », « diable », « qui ne croit ni Ciel, ni enfer ». Don Juan est présenté comme un athée et un libertin. En effet lors de cette énumération, Sganarelle nomme Don Juan « pourceau d'Épicure », ce qui au-delà du cliché du libertin, renvoie à une philosophie redécouverte au siècle classique et qui ne se contente pas d’être une morale du