Acte III, scène 5

Le théâtre Classique a pour but de corriger les ridicules tout en respectant la devise « placere et docere ». A la fin de l’année 1664, Molière dont le Tartuffe vient d’être censuré décide d’écrire Dom Juan. Dans l’extrait proposé, Dom Juan qui vient d’être sauver par Don Carlos, retrouve son valet, qui s’était caché pour éviter le danger, tout en discutant ils se retrouvent devant le tombeau d’un certain Commandeur tué autrefois en duel par Dom Juan. Face à cette scène nous pouvons nous demander comment Molière, en alliant burlesque et comique, fait de cette scène un nouveau tournant dans l’œuvre ? Pour cela nous parlerons du caractère méprisant de Dom Juan, puis nous exposerons les caractéristiques du couple Dom Juan/Sganarelle. Enfin nous montrerons de quelle manière l’association du burlesque et du comique ont permis à Molière de créer un tournant dans son œuvre.
Dans un premier temps, nous montrerons les caractéristiques d’un grand seigneur méchant homme. Tout d’abord les motifs évoqués par Dom Juan pour aller voir le tombeau confirment son caractère méprisant. Les hyperboles l.24 « Mais quel est ce superbe édifice » ; l.30 « des merveilles de cet ouvrage », renforcées par la comparaison « aussi bien que de la statue » l.31 attestent d’un profond mépris pour le Commandeur, mort par sa faute. De plus il adopte une attitude critique face au faste du tombeau, en effet on relève deux adjectifs que l’on imagine accentués par le personnage de Dom Juan lors d’une représentation théâtrale « admirable » l.44 et « si magnifique » l.46 .Enfin on constate un certain dédain face à son valet lorsqu’il le qualifie de poltron, on relève « ta poltronnerie » l.81. En effet, le non-conformisme social et moral qui caractérise les libertins est renforcé chez Dom Juan par un égoïsme poussé à l’extrême et le besoin constant de défier ou de mépriser autrui. Par la suite on sait que Dom Juan est un athée. Pour lui Dieu existe sans doute,