Donner du punch à vos speechs
La scène se passe lors d’une journée d’études sur la santé au travail organisée par une mutuelle d’assurance en avril dernier à Paris. Assis derrière une table, les premiers intervenants, tous français, se succèdent. Quelques-uns tentent des traits d’humour mais le ton reste globalement monocorde. Vient le tour d’Odette Simoneau, une consultante québécoise. Elle se lève, saisit le micro, se déplace sur l’estrade, plaisante sur son «drôle d’accent» et sur son vocabulaire décalé, projette une photo d’elle adossée à un énorme point d’exclamation pour mieux appuyer les slogans qu’elle balance : «Oui, je le veux !», « Soyez heureux !» En deux minutes, elle a sorti l’auditoire de sa torpeur.
C’est une évidence : en matière de prise de parole en public, les Nord-Américains ont plusieurs longueurs d’avance sur nous. «En France, on apprend à écrire, pas à parler. L’oral est considéré comme du bavardage», regrette Michel Lévy-Provençal, fondateur des fameuses TED (Technology, Entertainment and Design), les conférences sur l’innovation, à Paris.
Outre-Atlantique, au contraire, l’art de mettre en récit son message se cultive dès le plus jeune âge grâce à un goût prononcé pour les histoires. Certes, le niveau des présentations de nos dirigeants s’est amélioré ces dernières années, mais des progrès restent à faire pour bien maîtriser les règles du stand-up d’entreprise. Et c’est d’autant plus important que la moindre intervention filmée se retrouve aujourd’hui sur Internet en quelques minutes : une prestation ratée peut donc vous suivre des années.
1. L’entrée : soignez votre apparition
Pour réussir haut la main un speech, vous soignerez bien sûr la pertinence de votre message, mais surtout sa mise en scène, en commençant bien sûr par votre entrée. C’est à bord d’une auto flambant neuve qu’Elon Musk, le cofondateur de Tesla Motors,