Dormeur du val
4. La nature est présentée comme très vivante: Accrochant follement aux herbes … Un petit val qui mousse de rayons très colorée: un trou de verdure des haillons d'argent le frais cresson bleu dans son lit vert où la lumière pleut les glaïeuls chantante: où chante une rivière joyeuse: où chante une rivière accrochant follement où le soleil luit
5. Certains détails créent une impression de trouble, de malaise: Pâle dans son lit vert il dort, souriant comme sourirait un enfant malade Nature, berce-le chaudement: il a froid! Les parfums ne font pas frissonner sa narine Il a deux trous rouges au côté droit.
6. Ce poème est construit sur une opposition. Dans un décor qui respire la beauté, la fraîcheur, le bonheur, dans un cadre presque paradisiaque, apparaît le scandale absurde de la guerre et de la violence sous la forme du cadavre du jeune soldat. La beauté lumineuse et vivante de la nature se trouve déchirée par la tragédie de la mort.
7. Dans ce poème, les 5 sens sont sollicités. la vue: la verdure / l'argent / la lumière / bleu / vert /… l'ouïe: chante l'odorat: les parfums le toucher: frais / chaudement / froid le goût: frais
8. Le poète utilise le procédé de la personnification. La rivière qui chante et qui accroche ses haillons aux herbes / La montagne fière La Nature présentée comme une mère pouvant bercer le soldat
Rimbaud rend le paysage encore plus vivant en personnifiant la rivière et la Nature et il souligne ainsi encore le contraste avec le personnage mort.
9. Le poète utilise à plusieurs reprises le procédé de l'enjambement pour mettre des mots en relief. v. 3-4: où le soleil de la montagne fière, / Luit v. 5-7: Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, / Dort v. 9-10: Les pieds dans les glaïeuls,