Poème n°1 :
Les Regrets, de Du Bellay,
(1558)
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son aage !

Quand revoiray-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Revoiray-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?

Plus me plaist le séjour qu’ont basty mes ayeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaist l’ardoise fine,

Plus mon Loyre Gaulois, que le Tybre Latin,
Plus mon petit Lyré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur Angevine.
• Ce poème a une forme fixe, il s’agit d’un sonnet.
Le registre est Lyrique. Ecrit en 1558 il fait parti du mouvement littéraire de la Pléiade (1550-1560).
• Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré, en Anjou, il meurt le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l'origine de la formation de la Pléiade, groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, la Défense et illustration de la langue française. Son œuvre la plus célèbre, Les Regrets, est un recueil de sonnets d'inspiration élégiaque et satirique, écrit à l'occasion de son voyage à Rome de 1553 à 1557, où il critique la vie romaine et exprimera son envie de rejoindre son Anjou natal.

• J’ai choisie ce poème de Du Bellay, car nous l’avons étudié en cour mais pas seulement. Ce poème montre a quel point Du Bellay veux rentrer cher lui, il est nostalgique de sa ville natal, Rome ne lui plaît pas. L’écrivain a choisi une forme fixe, un sonnet qui rend sa poésie encore plus belle à lire, il y compare la beauté simple mais parfaite pour lui, de son Anjou à la dureté du paysage de Rome. Il s’inspire aussi de mythes anciens, comme avec le voyage d’Ulysse qui ne souhaite que rentrer dans son pays natal. Tandis que Jason a participé l’expédition des Argonautes, c’est