Droit à la vie, droit à la mort
Introduction
Ennemi implacable du genre humain, Thanatos, personnification de la Mort dans la mythologie grecque, a inspiré de nombreux auteurs et fascine toujours autant. Bernard Werber dans son roman fantastique Les thanatonautes, entraîne ses lecteurs, de plus en plus nombreux, à la découverte du monde des morts, ce « continent ultime ». Ce magnétisme de la mort sur le genre humain fut même traduit en psychanalyse par Sigmund Freud, le « thanatos » étant pour lui la pulsion de mort qui habite chaque être humain. Si chacun de nous aborde la mort d'une manière différente, nous y sommes pourtant tous destinés. Et il semble que notre approche de la vie soit conditionnée par elle : la vie n'a pas de réel sens, sans sa finalité qui est la mort.
Le droit quant à lui, chargé de régir les rapports sociaux, ne pouvait passer à côté de ces enjeux majeurs et traditionnels que sont la vie, et la mort. « Tu ne tueras point », ce commandement du Décalogue biblique traduit le droit de chacun à ne pas être tué, et la traduction de ce principe en droit à la vie n'est qu'à un pas ; le droit de mourir, que Chiron a obtenu de Zeus pour abréger ses souffrances, a rencontré plus de difficultés quant à son acceptation dans la société, et aujourd'hui, parler d'un droit à la mort semble moins évident que de déclarer le droit de tous à la vie.
Pourtant, le droit à la vie, comme le droit à la mort, couvre des évolutions délicates, sur les progrès technoscientifiques que l'on reconnaît à notre époque. La définition même de ces notions est ambiguë. Que faut-il entendre d'un droit à la vie ? Il peut s'entendre, en général, d'une protection contre la mort, le droit pénal punissant ainsi l'atteinte à la vie. Mais le droit à la vie ne s'entend-il pas aussi d'un droit à naître, un droit de vivre ? Ce domaine aborde alors les questions épineuses de l'interruption volontaire de grossesse, et plus généralement du statut de l'embryon. Des affaires tristement