Droit de penser ?
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Analyse du sujet
Les mots du sujet
Chacun : n'importe quel individu. La question va porter sur la liberté individuelle et non sur la liberté collective. Penser ce qu'il veut : il s'agit de réfléchir sur la liberté de penser et non sur la liberté de faire. Penser ce que l'on veut, c'est penser à sa guise, être libre, comme on dit, de ses opinions. Cependant, en philosophie, on distingue penser ce qui nous plaît et penser ce qu'on veut. Penser ce qui nous plaît renvoie à la question de l'opinion, d'une pensée arbitraire et sans raison (irrationnelle ou irraisonnable). La volonté, en revanche, est fondée en raison.
Le sens du problème
La question du droit est toujours ambiguë et il importe de faire quelques distinctions. Il y a plusieurs façons de considérer la question : Est-ce que chacun voit sa liberté de penser reconnue dans la cité ? Se pose ici la question du droit positif et le problème est plus historique que philosophique. Est-ce que les Etats reconnaissent partout la liberté de penser ? La réponse paraît à la fois évidente et négative puisqu'il existe des dictatures. Ceci étant dit, on peut donner un contenu philosophique à la question prise en ce sens : est-il au pouvoir de l'Etat de restreindre le droit de penser ? La liberté de penser n'est-elle pas quelque chose d'intérieur contre quoi les Etats ne peuvent rien ? Est-ce que le droit de penser est un droit légitime ? Ici on ne se préoccupe plus du simple droit positif et la question n'est plus historique mais strictement philosophique. C'est la question du droit idéal, de la justice qui se pose. Tout Etat doit-il reconnaître le droit de penser ou la justice nécessite-t-elle d'imposer des restrictions, des limites à cette liberté ? Enfin, chacun se reconnaît-il le droit de penser à sa guise, de penser n'importe quoi ? Cette question est à la fois morale (puis-je, en conscience, moralement, penser n'importe quoi ?) et