Du droit du plus fort - rousseau
Cette analyse, riche de références et de citations, propose une réflexion claire du problème posé par Rousseau : la force fait elle le droit ?
PLAN
Introduction
I force et droit : deux concepts antithétiques
La force ne donne aucun droit, le vrai droit naît du consensus entre les hommes.
Alors qu’on obéit à un devoir, on subit la violence.
II la force comme source d’un pouvoir fragile.
Quand un individu prend le pouvoir par la force, son autorité est vouée de facto à disparaître, car plus le temps passe, plus l’homme s’affaiblit, et perd de sa puissance.
III l’auteur dénonce la passivité des hommes, qui se complaisent dans le rôle de victime
Les hommes ne cherchent plus à combattre la tyrannie de ceux qui veulent s’imposer par la force. Ainsi trouve-t-on, dans nos sociétés contemporaines, de nombreux exemples de pouvoirs légitimés par la force.
Conclusion
Thèmes abordés : société, nature, justice, Etat, politique, fatalisme
Texte : « Du droit du plus fort », Du Contrat Social, J.J. Rousseau
« Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit, et l’obéissance en devoir. De là le droit du plus fort ; droit pris ironiquement en apparence, et réellement établi en principe. Mais ne nous expliquera-t-on jamais ce mot ? La force est une puissance physique ; je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets. Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté ; c’est tout au plus un acte de prudence. En quel sens pourra-ce être un devoir ?
Supposons un moment ce prétendu droit. Je dis qu’il n’en résulte qu’un galimatias inexplicable ; car, sitôt que c’est la force qui fait le droit, l’effet change avec la cause : toute force qui surmonte la première succède à son droit. Sitôt qu’on peut désobéir impunément, on le peut légitimement ; et, puisque le plus fort a toujours raison, il ne s’agit que de faire en sorte qu’on soit le plus