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La religion
Une religion se conçoit le plus souvent comme un système de pratiques et de croyances pour un groupe ou une communauté, mais il n'y a pas de définition qui soit reconnue comme valable pour tout ce que l'usage permet aujourd'hui d'appeler religion.
ès cette analyse de la raison des effets, qui a montré qu’il y a un lien structurel entre comportement religieux et violence, il est nécessaire de poursuivre la réflexion. Pour que l’analyse soit correcte, il faut se demander si les termes employés dans le langage courant sont corrects ? En particulier, le sens du mot violence est-il si clair que cela ? La notion de religion est-elle pertinente pour dire les mouvements qui agitent les peuples et les nations ?
A. Qu’est-ce que la violence ?
1. Une première remarque s’impose. L’emploi du terme de « violence » est très récent. Il apparaît chez ENGELS, dans « Le Rôle de la violence dans l’histoire », et chez Georges SOREL dans ses « Réflexions sur la violence ». Ce n’est qu’à partir des années 1960 que le terme est banalisé dans le discours politique. Les philosophies politiques du 18e siècle ignorent le mot violence. Elles parlent de tyrannie, despotisme, guerre, intolérance, résistance, désordre. Ce qui est fort rigoureux et précis. Pourquoi alors employer un terme général ? Que signifie l’usage intempestif du mot violence ?
2. Une des raisons est que le mot « violence » est porteur d’un très riche contenu affectif, au même titre que celui de non-violence qui s’y oppose. Mais au-delà de l’aspect affectif, le terme est porteur de représentations. C’est par rapport à cela que l’on réagit. C’est pour faire réagir que les politiques et les grands moyens de communication emploient ce terme. Mais au-delà de l’usage, il est nécessaire de chercher une définition plus