L'athéisme est-il possible?

"L'athéisme est une forme d'humilité. C'est se prendre pour un animal, comme nous sommes en effet, et nous laisser la charge de devenir humains." Cette merveilleuse citation d'André Comte-Sponville introduit ici le thème majeur de notre étude. L'athéisme se dote d'un caractère marginal qui se détourne de toute forme de culte. Un athée tourne autant le dos aux principales religions monothéistes (Christianisme, Judaïsme et Islamisme) qu'aux croyances polythéistes ou irrationnelles de tout genre. Sa croyance se résume à l'humain; l'homme est maître de sa vie et de ses choix sans qu'un Être Supérieur n'est à intervenir. Critiquée sévèrement par certains croyants, tolérée par d'autre, cette affirmation de la non-existence de Dieu a su conquérir la pensée commune au fil des siècles tandis que la science expliquait, petit à petit, l'origine des phénomènes jusqu'alors considérés comme paranormaux ou divins. (Par exemple, en Inde et en Chine, les contes et mythologies évoquent les éclipses comme l'annonce d'heureux présages, mais aussi de néfastes augures.) En tant qu'être humain, pouvons-nous ne croire en rien et nier l'existence d'une entité supérieure qui nous guiderait? Intimement, ne sommes nous pas obligé de déléguer notre rationalité à une chose bien plus puissante?

« L’athéisme est difficile, et plus d’un y échouent. Il ne suffit pas de ne pas croire, pas plus qu’il ne suffit, pour savoir ce que c’est que la nuit, de fermer les yeux… » Le même André Comte-Sponville explique dans son oeuvre Le mythe d’Icare, Traité du désespoir et de la béatitude, à quel point l'athéisme est dur à vivre et extrêmement risqué. Cette invitation à ne pas croire oblige l'homme a endosser la responsabilité de sa propre existence et de son influence sur le monde. La religion ne le prédestine pas à devenir; c'est son action qui le réalise. C'est en cela que l'on peut rejoindre la philosophie d'Hegel qui dit que nous sommes conscient de nous-même en nous