Depuis l’antiquité, il existe des mythes. Leur rôle premier était d’expliquer des faits incompréhensibles pour l'homme. C'est ainsi que le mythe de la Genèse avait pour but d'expliquer la création du monde et de l'humanité. Il est possible de définir le mythe de la façon suivante, à savoir un récit fabuleux transmis par tradition et qui met en scène des êtres incarnés par une forme symbolisée de certains aspects des caractères humains. Le personnage du séducteur sans foi ni loi qu'est Don Juan constitue un mythe au vu de ses nombreuses réécritures. En effet, la première version date de 1630 et a été écrite par Tirso de Molina, tandis que la plus récente à ce jour est celle d'Eric-Emmanuel Schmitt, parue en 1991. Entre temps, plusieurs dizaines de réécritures ont été publiées, comme celle de Molière, Dom Juan ou le festin de pierre, en 1665, qui en reste l'une des plus célèbres. C'est à propos du personnage de Don Juan que Michel Tournier en vient à écrire : "C'est le propre des personnages mythiques de déborder ainsi leur berceau natal et d'acquérir une dimension et des significations que leurs auteurs n'avaient pas soupçonnés."
A présent, nous nous demanderons pourquoi certains mythes ou certains "personnages mythiques" continuent d'inspirer les créateurs et d'intéresser leur public.
Pour répondre à cette question, nous étudierons dans une première partie l’attrait du lecteur pour les mythes.
Ensuite, nous développerons une seconde partie concernant cette fois-ci le mythe comme source d’inspiration.
Enfin, nous proposerons une dernière partie sur l’existence propre du mythe : une forme insaisissable attendant des incarnations.

Le lecteur éprouve parfois un certain attrait pour les mythes et notamment pour la réécriture de ceux ci. Elle nait souvent d’une fascination pour un personnage mythique et pour sa destinée peu commune. Ainsi pour le mythe de Don Juan, un lecteur pourra s’intéresser au caractère même de séducteur du personnage principal. Don Juan