Introduction : Définition du désir : mouvement qu’on porte à quelque chose qui nous attire. Indissociable du sentiment de manque de cette chose. A distinguer du besoin, le besoin est naturel, c’est un manque déterminable que l’on peut rassasier, quand le désir est artificiel et insatiable. Paradigme de cela : aime-t-on qlq’un ou le sentiment amoureux ? Quand on aime une personne : est-ce cette personne que l’on aime ou aime-t-on l’amour ? (cf. le manuel). Il ne s’agit pas d’énumérer les objets du désir mais de saisir L’Objet du désir. _Sortir _de la multiplicité indéfinie des désirs, identifier l’objet du désir = l’objectivité du désir (et non plus simplement le ou les objets subjectifs du désir). D’où caractère normatif possible = ce qui doit être désiré, ce que doit être l’objet du désir. L’objet du désir est-il premier ou second eu égard au désir ? Est-il vrai que le désir est en général un objet ? L’objet du désir au sens de sa fin (sa satisfaction) : Platon, Le banquet : « Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, voilà les objets du désir. » (On ne désire ce qu’on a ou est que parce qu’on en anticipe la possible perte, c’est cela qui le constitue en objet du désir). Cf. la condamnation des Danaïdes, métaphore de Platon qui compare le désir à la jarre percée qu’à perpétuité on doit porter (493 b). Cette comparaison montre l’insatiabilité comme constitutive du désir. On aura beau atteindre les objets de notre désir, on ne sera jamais satisfait, comme si en atteignant on perdait du même coup autre chose qu’il nous fallait à nouveau poursuivre. Exemples: Don Juan meurt insatisfait après la 1003e femme. On voit avec l’exemple de Don Juan que c’est la course et la conquête qui semble intéresser et que la possession de ce qu’on désire ne nous convient pas. Don Juan est la figure exagérée de cela au sens où il en est la caricature. On peut se demander si nous sommes tous comme Don Juan ou si celui-ci est esclave de désirs mal compris ?