Le désir nous permet-il de prendre conscience de nous-même?
2754 mots
12 pages
Comme l’assimilait Platon au tonneau percé des Danaïdes, toujours à remplir mais jamais ni plein ni vide, le désir ne se comble véritablement jamais étant donné qu’il est toujours immédiatement remplacé par un autre. Nous désirons au moins autant que nous pensons. Dès lors le désir, la recherche du plaisir, apparaît essentielle à la connaissance de l’individu. Le désir nous permet-il de prendre conscience de nous même ? La connaissance de l’être passe-elle par l’analyse de nos désirs ? Comme l’illustrait d’Augustin, « C’est à l’intérieur de l’homme qu’habite la vérité ». La quête de la connaissance de notre existence, de notre intériorité, de la transparence du « moi » constitue une antique tradition. Cependant le désir, qui s’accompagne de la représentation d’un objet susceptible de le satisfaire, résulte d’une pensée soit consciente ou inconsciente. A priori, on voit mal comment les désirs dont nous ne maitrisons pas la naissance pourraient nous caractériser en temps qu’individu dès lors qu’ils surgissent à notre insu.
Peut-on comprendre ses désirs ? Peuvent-ils de nous définir en tant qu’individu, nous singulariser ? Sont-ils caractéristiques de l’espèce humaine ? Que permettent-ils?
Affirmer que l’on désire, c’est déjà affirmer que « je » désire et ainsi prendre conscience de son être. Le désir permettrait donc la singularisation de l’individu.
Le désir est subjectif, il varie d’un individu à l’autre selon son caractère, son expérience. Cette subjectivité est présente dans l’essence du désir : nos intérêts personnels, nos valeurs et notre éducation influent sur la nature même de nos désirs et sur leur intensité. Le désir, expression d’un manque, est logiquement propre à chacun. En outre, pour Freud, le désir serait « fantasmatique » et sera en fait inventé ou façonné par notre inconscient. La réflexion sur la nature même de nos désirs permettrait donc de comprendre une part d’ombre de notre intériorité, comme nos aspirations, conscientes ou non et