Désirer, est-ce nécessairement souffrir ?
Dissertation : désirer, est-ce nécessairement souffrir ?
Introduction : Le désir est de l’ordre de l’existence, il accompagne l’être humain pendant toute sa vie car comme le dit Jean de la Bruyère : « la vie se passe tout entière à désirer ». Exister consisterait alors à tendre sans cesse vers ce qu’on n’a pas, vers ce dont on manque. Le désir occupe donc une place prépondérante dans notre vie et la société actuelle est de plus en plus tournée vers la multiplication et la satisfaction de tous nos désirs. Vivant dans cet esprit de « société de consommation », on partage d’emblée l’opinion selon laquelle on atteint le bonheur en réalisant tous ses désirs. Cependant, le désir est par essence lié à la notion de manque. Le désir engendre-t-il forcément de la souffrance ? Est-il dans tous les cas associé à la tristesse ? Ne peut-il pas être source de bonheur ?
Pour tenter d’apporter quelques éléments de réponses à cette problématique, nous verrons dans un premier temps que le désir est source de souffrance. Ensuite nous verrons cependant que le désir peut être bénéfique, puis enfin, nous nous demanderons quels rapports entretenir avec nos désirs pour être heureux.
Cependant, vouloir à tout prix contrôler les désirs et épargner les souffrances à l’homme, n’est-ce pas tendre vers le nihilisme ?... car craindre le désir, c’est se condamner à ne jamais ressentir de plaisir… c’est nier la sensibilité de l’homme… Par exemple, peut-on dire je désire ne jamais tomber amoureux (suis-je d’ailleurs en mesure de contrôler ceci ?) car je risque de souffrir ? Contraindre l’homme, s’opposer à son expansion, est-ce là un pas vers le bonheur ? Il semblerait que non. Le moyen, peut être le plus raisonnable, semble être d’accepter ses désirs tout en les éclairant et les analysant par la raison : désirer modérément, avec mesure, et surtout être capable de renoncer à ses désirs quand la souffrance devient trop grande, ou quand la réalisation est impossible.