Cicéron déclarait que "l'histoire est maîtresse de vie". Dans quelle mesure peut-on souscrire à cette observation ?

Cicéron, De oratore II, 36 : « L’histoire enfin, témoin des temps, lumière de la vérité, vie de la mémoire, maîtresse de vie, messagère du passé, quelle voix, sinon celle de l’orateur, peut la rendre immortelle ? ». Entreprise oratoire par excellence, l'histoire et la mémoire tenaient une place importante dans l'oeuvre de Cicéron dans sa recherche d'une certaine vérité et justice. L'histoire dicte-t-elle notre conduite ? Définit-elle notre situation actuelle ? Ou bien met-elle à mal les tentatives de progrès d'une société ou d'une autre ?

L'être humain a toujours recherché le savoir, la découverte, la connaissance. Si autant de travaux ont été entreprit ces derniers siècles afin d'avoir une vision clarifiée du passé, ce n'est pas par hasard. Il est dans la nature de l'Homme de désirer trouver ses racines, ainsi découvrir les faits qui ont pu le modeler, pour agir en conséquence. Les acquis moraux, technologiques, politiques, économiques et culturels accumulés au fil du temps ont bien sur une influence sur l'Homme (si cet Homme vit en société). C'est pourquoi, en prenant connaissance de son passé (qui donne naissance à ce que nous sommes aujourd'hui), en prenant parti pour un fait ou un autre, l'Homme se donne les moyens d'appréhender le monde : les faits indéniables forment un moule et les idéaux définissent cet Homme.

Nous pouvons nous appuyer sur l'exemple de la politique et de la diplomatie. Même si un malheureux meurtre aurait causé la première Guerre Mondiale, l'histoire fait que la guerre de Prusse et la Commune de Paris au XIXème siècle ont entamé les consciences collectives, entraînant une haine réciproque entre les deux nations, expliquant en partie la violence incroyable du conflit de 1914/1918. À ce moment, cette histoire commune aux deux pays, cette mémoire collective engagea le conflit.

L'histoire s'écrit chaque jour, chaque