Ebay
Gerry Johnson, Kevan Scholes, Richard Whittington, Frédéric Fréry
eBay à l’écoute
En 2007, on comptait dans le monde plus de 240 millions d’utilisateurs référencés d’eBay. Pour plus de 1,3 million d’entre eux, c’était d’ailleurs leur première ou leur deuxième source de revenus : eBay hébergeait plus de 630 000 magasins virtuels indépendants. Fondé en 1995, eBay était l’un des survivants de l’explosion de la bulle Internet, peut-être grâce à l’originalité de son modèle économique. Du record du produit le plus cher vendu en ligne (un jet privé à 4,9 millions de dollars) au plus improbable (un squelette de mammouth) en passant par le montant des transactions (plus de 1 800 dollars par seconde), toutes les statistiques sur eBay étaient stupéfiantes. « eBay est une nouvelle manière de faire du commerce », affirmait Meg Whitman, président-directeur général d’eBay depuis 1998. « Nous sommes en train de créer quelque chose qui n’existait pas auparavant. »
Le modèle économique d’eBay
Le principe d’eBay consistait à fournir une place de marché virtuelle à l’échelle mondiale et à prélever une taxe sur chacune des transactions. Le modèle économique s’appuyait avant tout sur les clients, qui se chargeaient à la fois du développement de produits, de la force de vente, du marketing, de la publicité et même de la sécurité. C’était très vraisemblablement la première des entreprises Web 2.0 (évolution d’Internet fondée sur l’interaction entre les utilisateurs). Selon les managers d’eBay, le point crucial consistait à écouter les clients : rester attentif à ce qu’ils voulaient vendre ou acheter et de quelle manière. Si le client s’exprimait, eBay écoutait. La technologie permettait ainsi de suivre à la trace le comportement de chaque utilisateur potentiel sur le site, ce qui fournissait de précieuses informations. Si les entreprises classiques dépensaient des sommes considérables pour obtenir des informations sur leurs clients et les