Echange et pouvoir : philosophie de la chefferie indienne
« Echange et pouvoir : philosophie de la chefferie indienne ».
Pierre Clastres est un anthropologue et ethnologue français du Xxe siècle (1934-1977). Il est reconnut pour son ouvrage Echange et pouvoir : philosophie de la chefferie indienne, qui pose les bases de son anthropologie politique. Il s'est notamment intéressé aux sociétés réduites d'Amérique du Sud (Guayaki, Guarani, Yanomami) lors de ses multiples voyages au Brésil, Paraguay, Venezuela. Il s'est particulièrement penché sur le fait que ces sociétés là ne possèdent pas un Etat comme le conçoivent les Occidentaux, un Etat formalisé qui peut se révéler coercitif. Ainsi, quelle analyse de la place du pouvoir Pierre Clastres fait-il dans son article publié au journal anthropologique L'Homme en 1962 ? Comment interprète-t-il l'absence d'un Etat de « modèle Occidental » dans ces sociétés primitives ? Nous allons donc suivre le cheminement de sa pensée à travers ce texte extrait de son ouvrage, pour en résoudre les problématiques.
Dès le début de l'extrait, Pierre Clastres s'interroge à savoir pour quelle raison l'étude des sociétés primitives en terme d'anthropologie politique n'ait été un objet d'étude que négligé. En effet, l'anthropologie culturelle et sociale menée par Claude Lévi-Strauss focalisait l'attention de la communauté intellectuelle. Il publiait sept ans avant l'article de Clastres Tristes Tropiques, œuvre considérée majeure en anthropologie actuellement. Le constat sur la conception politiques des sociétés réduites était pour Clastres, simpliste : ces sociétés étaient « dépourvues de toute forme réelle d'organisation politique », l.7 tandis que d'autres sociétés possédait un « organe apparent et effectif du pouvoir », l.8 coercitif qui menait ces communautés au despotisme, les laissant dans un stade historique archaïque. Il prend l 'exemple de l'Empire Inca, considéré « d'Empire totalitaire du passé », l.38 par les occidentaux regardant ces sociétés avec des yeux