Grande enquête :

Education/Ecoles d’enseignement islamique

Plus de 500.000 enfants n’ont pas d’avenir

L’enseignement islamique baigne encore dans l’informel. Au point où, une étude du Rapport d’études du système éducatif national (Resen) a révélé que 500.000 enfants sont en dehors du système éducatif normal. Sur plus de 1000 établissements recensés, seulement 22 remplissent quelque peu les conditions pour dispenser le savoir. La tâche s’annonce ardue pour les parents qui ne payent que 1000 Fcfa pour leurs enfants, pour une formation à demi-teinte.

Agée de 30 ans, D. Bema est «gnambolo» à la gare routière d’Adjamé. Après cinq ans d’études dans une école coranique, entre 1990 et 1995, ce jeune ’’solide’’ est aujourd’hui frustré de sa situation sociale. «Je regrette d’avoir été mis dans une école coranique par mes parents. Voyez le résultat par vous même. Alors que mes amis se pavanent dans leur voiture, j’ai des difficultés pour régler mon loyer. Je veux bien me marier, mais je n’ai pas les moyens», se désole l’ancien apprenant du Coran. Il explique qu’après avoir obtenu son Certificat d’étude primaire élémentaire (Cepe) Arabe à Duékoué, sa ville natale, il devait poursuivre ses études à Bouaké. Mais, «malheureusement mes parents n’ont pas eu les moyens de le faire. J’avais 15 ans. Lorsque j’eu mes 22 ans, j’ai décidé de m’aventurer à Abidjan», ajoute-il. Comme lui, beaucoup de jeunes désœuvrés sont des transfuges de l’école arabe. Ils ont subi pour la plupart, dès l’âge de cinq ans, la pression des parents. Qui refusent que leurs progénitures restent en marge des «pratiques» islamiques. L’exemple est frappant au Banco-mobile, un sous quartier d’Abobo. À l’école «Mah zoiratou tahfizoul qur’an» de l’imam Diély Mory. Spéciale en son genre, elle a pour local l’enceinte d’une mosquée. Ici, les enfants apprennent sur des nattes jetés sur le sol. Le programme ‘’scolaire’’ conçu n’est rien d’autre que la lecture et la «Mémorisation du Saint Coran». Il