Ecole
Longtemps réservée à une élite, l’école ne changeait en rien l’ordre social établi. Lorsque Jules Ferry fonde en 1881 l’école de la République, il la rend gratuite, obligatoire pour tous, garçons et filles, et laïque. La législation intervient dans un contexte politique et social particulier. La France est alors séparée en deux camps opposés, les cléricaux et les anticléricaux. Les cléricaux défendent le rôle de la religion pour influencer les mœurs par le biais de l’éducation.
Ils refusent l’idée de conscience individuelle, la liberté de pensée et croient que la morale religieuse doit guider les comportements. À l’opposé, les anticléricaux conçoivent la religion comme « l’opium du peuple » et l’instrument social du maintien des classes. L’école de Jules Ferry se veut fédératrice et intégratrice : rassembler tous les enfants autour d’idéaux communs, de valeurs communes, les valeurs républicaines et prôner une morale liée à des valeurs universelles en dehors de toute religion.
L’instruction a alors un rôle majeur dans le devenir de chacun : par le savoir et la connaissance, l’individu pourra penser par lui-même et s’affranchir du poids de l’Église et de l’obéissance. D’où l’importance de la laïcité. En pensant par lui-même l’enfant devient rationnel et acquiert un esprit critique. L’école forme des citoyens autonomes, indépendants des pensées toutes faites : l’école de Jules Ferry est l’école de la liberté (de pensée).
La société française était alors plus divisée