Economie
L'inflation revient un peu dans certains pays et sur certains marchés, mais globalement ce sont toujours les tendances déflationnistes qui dominent.
L'inflation est-elle de retour? Au vu de la flambée de l'or (+ 25% en 2009), de la remontée des prix des produits de base et du resserrement annoncé des politiques monétaires, on pourrait le craindre. Pourtant, la hausse annuelle de l'indice des prix à la consommation dépassait à peine 1% fin 2009 dans les pays développés, après avoir été négative pendant la majeure partie du second semestre. Cette hausse est notamment imputable au rebond des prix de l'énergie. L'inflation sous-jacente, qui élimine l'incidence des fluctuations des prix de l'énergie et des produits alimentaires, s'est légèrement redressée à 1,8% aux Etats-Unis, tandis qu'elle se situe toujours sur une pente déclinante dans la zone euro (1,1% en décembre 2009). En réalité, si des pressions inflationnistes semblent réapparaître dans certains pays, l'économie mondiale dans son ensemble continue surtout d'être travaillée par des tendances déflationnistes profondes.
Des cas de figure différents
Un tableau rapide de l'inflation fin 2009 fait apparaître quatre catégories de pays (voir graphique). Un premier groupe est composé d'économies émergentes tels le Brésil, l'Inde ou la Russie, où l'accélération de l'activité et la hausse des prix des produits de base entraînent un redressement des taux d'inflation à partir d'un niveau élevé. S'y ajoute, parmi les économies développées, l'Islande qui subit encore les effets de la forte dépréciation de son taux de change (- 40% en 2009).
Dans un second groupe, composé notamment de l'Australie, de la Norvège, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de la Chine, les taux d'inflation se redressent nettement depuis quelques mois, conduisant les banques centrales à relever leur taux d'intérêt (Australie, Norvège), à amorcer une sortie progressive des programmes de détente