Rubrique France :

ALGER A TROUVE SA TETE DE TURC
ET VA BIEN VITE LA TRANCHER !

J'accuse la cour d'assises d'Alger d'avoir condamné à mort un homme au nom d'une société guidée par des principes moraux arbitraires !

De quoi est coupable M. Meursault? D'avoir tué un homme ou d'avoir enterré sa mère sans la pleurer ?

Le crime de M. Meursault a été jugé hier par la cour d'assises d'Alger.
Coupable de ne pas avoir enterré sa mère selon les codes moraux d'une société à laquelle il était étranger, nous avons lieu de penser que M. Meursault paye également pour un cas de parricide jugé après son affaire, crimes qu'il devra expier dans sa cellule, pendant les deux semaines qui lui restent à vivre avant son exécution.

Mais au terme de ce procès, nous devons nous interroger sur le sens d'une société qui a décidé d'amener un homme à la mort, plus parce qu'il était (in)différent que parce qu'il était coupable.

Première audience

Décidément, les deux maîtres-mots du procès qui s'est déroulé entre hier et avant-hier au palais de justice d'Alger furent «chaleur» et «hasard». Ils ont été prononcés maintes fois et sont revenus comme les leitmotivs de ce procès déconcertant.
C'est dans une salle bondée, malgré la saison creuse que constitue l'été pour les assises, que Messieurs les juges, les jurés et les avocats se sont retrouvés. Les bruits lancinants des éventails et des ventilateurs ont résonné dans les têtes tout au long de ce procès pour le moins étrange.

Le prétoire s'est réuni avant-hier à sept heures et demie du matin, pour juger le crime que M. Meursault a commis l'année passée. L'accusé a été invité à décliner son identité devant le président du jury, et on a ainsi vu s'étaler devant nous les premières facettes d'un homme opaque : M. Meursaut est un employé de la marine sans histoire, sans ambition, sans éclat.

Le récit du crime

M. Meursault s'est rendu sur une plage de la banlieue d'Alger le dimanche seize juin dernier, accompagné de son